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INSTAGRAM

Instagram est une application, un réseau social et un service de partage de photos et de vidéos fondés par l’américain Kevin Systrom et le brésilien Michel Mike Krieger le 6 octobre 2020. La photographie a toujours interessé Kevin Systrom. Au lycée, il présidait le club de photo. Lors de ses études à Stanford, ses instructeurs l’ont encouragé à utiliser des appareils dotés d’une lentille Holga, laquelle amène à capturer des clichés de format carré, mais aussi à développer ses clichés à l’ancienne : ce qui inspira ce format carré indissociable d’Instagram désormais.

Kevin Systrom
Michel Mike Krieger

Plusieurs choses l’ont démarqué dès le départ : Premièrement, possibilité de mettre des filtres et de gérer la luminosité, contraste et couleur des photos. C’est cette possibilité d’être un « amateur expert »[1] qui va accrocher les utilisateurs lambda. Deuxièmement, c’est la possibilité de transférer les photos de son téléphone directement sur une plateforme (auparavant il fallait transférer ses images via un ordinateur pour mettre des images sur une réseau social). Enfin, en 2012 lors de son rachat par Facebook, la chose qui va vraiment faire décoller la plateforme fut les invitations à des personnalités de venir s’inscrire sur le réseau (principalement de jeunes stars) qui vont faire son succès en 2013.

Un milliard de personnes utilise cette application chaque mois en 8 ans d’existence. Et s’il y a un seul changement dans l’application, cette modification touchera un milliard de personnes, soit 1/8 de la population mondiale, ce qui est énorme.


[1] « Instagram a 10 ans : communication ou domination ? », Podcast, France Culture, publié le 5.10.2020.

Évolution de l’interface en 10 dates clés: 

  • 6 octobre 2010 : lancement d’Instagram

L’aventure Instagram a commencé par Burbn, une première application développée par les deux jeunes étudiants qui s’appuyait sur le partage de bons plans pour sortir puis le partage des photos de ces soirées, via la géolocalisation. Trop proche de Foursquare, Systrom et Krieger ont décidé de se focaliser sur la fonctionnalité qui marchait le plus : le partage de photos. C’est ainsi qu’est né Instagram (combinaison d’Instant Camera et de Telegram) ! Le plus : les filtres photos natifs à l’application qui permettent de transformer de banales photos en clichés réussis ! Succès immédiat : l’application a été téléchargée 25 000 fois en une seule journée.

  • Décembre 2011 : « app de l’année »

En 2011, Apple désigne Instagram comme étant « l’application iPhone de l’année ».

  • Avril 2012 : rachat du réseau social par Facebook

Au courant de l’année, Facebook rachète Instagram qui compte 100 millions d’utilisateurs. L’application est vendue approximativement 1 milliard de dollars mais les deux créateurs restent actionnaires (jusqu’en 2018). Au moment du rachat, Instagram compte une quinzaine d’employés seulement.

  • Août 2015 : mise en place du format paysage

Jusqu’ici, le réseau social proposait l’importation de photos en format carré. À partir de 2015, les utilisateurs peuvent partager des photos en format paysage, dans la longueur ou dans la largeur.

  • Mars 2016 : la fin de la chronologie des publications

Les publications ne sont plus publiées par ordre chronologique. Instagram utilise dorénavant un algorithme qui permet de proposer des publications selon les intérêts de l’utilisateur.

  • Août 2016 : l’arrivée d’Instagram Stories

Cette année marque un grand coup du côté des fonctionnalités proposées par le réseau social : c’est le lancement d’Instagram Stories. De la même manière que sur Snapchat, les utilisateurs peuvent partager dans leur « story » des photos et des vidéos de leur quotidien. Ces « stories » sont éphémères et disparaissent au bout de 24h sur les profils.

  • Novembre 2017 : nouvelles possibilités du côté de la publicité

Après l’arrivée des premiers annonceurs en 2015, la nouvelle fonctionnalité « partenariat rémunéré » débarque sur la plateforme. Cela offre de nouvelles possibilités pour les influenceurs et permet aux utilisateurs d’être mieux informés. Cette année-là, Instagram dépasse la barre des deux millions d’annonceurs.

  • Juin 2018 : 1 milliard d’utilisateurs

Le réseau social dépasse la barre symbolique du milliard d’utilisateurs mensuel actifs.

  • Juin 2018 : l’arrivée des IGTV

Dans le but de concurrencer YouTube, Instagram annonce la sortie d’un nouvel outil natif : IGTV. Cette fonctionnalité permet de créer de courtes vidéos en format vertical, de 1 minute jusqu’à 1 heure de contenu.

  • Juin 2020 : lancement de Reels

De la même manière que sur TikTok, les Reels représentent un nouveau format de vidéos courtes (15 secondes) qui permettent de mélanger contenu audio, vidéo et autres effets. Les Reels les plus populaires sont visibles dans la section Explorer.  En 2020, la vidéo représente 80% des contenus d’Instagram. Et le réseau social.

Possibilités/fonctionnalités offertes par l’app’ : 

  1. Création et visionnage de Reels (arrivé en 2020)
  2. Partage de publications photo (+filtres).
  3. Partage de stories.
  4. Conversation Messenger.
  5. Publication et Visionnage de vidéo.
  6. Onglet Achats/shopping (arrivé en 2020).

Évolution du design d’interface : 

Impact psychologique des fonctionnalités Instagram :

Des applications comme Twitter, Snapchat, Facebook ou Youtube sont faite pour nous faire sécréter de la dopamine, pour nous rendre en quelque sorte accro et nous faire rester le plus longtemps et surtout nous faire revenir. Instagram ne déroge pas à la règle, c’est même un précurseur dans le domaine. Nous allons étudier trois aspects qui majeur dans cette « addiction » produite par le réseau sociale.

Lorsqu’on suit le contenu d’un utilisateur, on dit qu’on « s’abonne ». Et les abonnés sont des followers. L’objectif d’Instagram c’est que tu passes le plus de temps possible sur l’application et que tu t’abonnes à un maximum de comptes pour ainsi récolter un maximum de données personnelles. Et te proposer de la publicité encore plus ciblée. Pour cela, ils doivent nous rendre « accro » à l’application (il existe plusieurs techniques dans le design d’interface et d’utilisateur).

  • 1) La validation sociale : Selon B.J.Fogg, célèbre dans le domaine de la neuroscience et qui a été le professeur d’un des fondateurs d’Instagram à Standford, le comportement est lié à trois éléments : la motivation, la capacité à entreprendre cette action .et un déclencheur. Déclencheur ici, c’est cet état d’anxiété, la crainte de passer à côté de quelque chose de formidable, et donc le besoin de le capturer ici en photo. La capacité d’entreprendre quant à elle est quasi nulle, car l’application transforme tout clicher en photo ultra « séduisante ». Et ta motivation c’est ton désir de te montrer sur le réseau social pour obtenir la validation de tes « followers » avec des « likes ». Cette validation sociale est un besoin dit « fondamentale ». Car l’être humain est un animal social en constante quête d’approbation. Cherchant continuellement à s’évaluer par le regard d’autrui, ce qui permet de se situer dans le groupe et ainsi de valider son estime de soi. Pour notre cerveau, Instagram est considéré comme l’outil d’approbation sociale ultime. Nous permettant en quelques secondes de savoir « ce que nous valons ». Comblant en un instant ce besoin si profond. Et nous poussant irrésistiblement à vérifier tes « likes » et nombre de « followers » ; considérés par notre cerveau comme des récompenses. Et qui dit récompenses, dit dopamine pour notre cerveau.

2) La comparaison sociale : sur Instagram nous sommes à la fois passifs et actifs. Actifs, lorsque nous publions des publications et passifs, en suivant d’autres utilisateurs qui constituent notre groupe. Selon le psychologue Albert Bandura, inventeur de la théorie de l’apprentissage social, l’être humain cherche toujours à faire partie d’un groupe. D’un côté, en adoptant des comportements similaires au groupe auquel il s’identifie et de l’autre en rejetant les comportements des groupes antagonistes : c’est la théorie de la comparaison sociale. Ce dernier sert à se rassurer, gonfler notre estime et à lutter contre l’influence pour rester nous-même. Ainsi lors de la consultation de compte d’autres utilisateurs, nous adoptons deux comportements antagonistes en général : le rejet de certains comportements et l’adoptions de certains comportements. Cela s’appelle l’apprentissage vicariant. C’est une observation et surtout une imitation inconsciente du comportement de ces utilisateurs, parfois appelé plus communément « influenceurs ». 

  • 3) Le scroll infini : l’instauration du scroll infinie a totalement chamboulé notre façon de consommer les réseaux sociaux et le premier à le faire fut Instagram. Il vous rend addict parce que vous êtes incapable de dire si vous le répétez depuis cinq minutes ou depuis deux heures. Pour utiliser une métaphore : c’est comme si vous vous versiez un verre d’eau, mais que celui-ci se remplissait de nouveau juste après. Vous ne vous rendriez pas compte de la quantité ingérée et vous n’auriez pas « d’indicateur » pour vous dire de stopper votre consommation (ici, le fait que le verre est vide est une indication par exemple).

Retours d’une utilisatrice sur l’interface d’Instagram actuelle (critique) :  Sara Chergia, 24 ans 

[18:05, 14.03.2022] Sara : Holà je te fais un rapport des que je peux, tu auras de quoi parler t’inquiète 🤣

[18:15, 14.03.2022] Sara : Déjà le thème noir et bug tout le temps sa me rend folle

[18:15, 14.03.2022] Sara : Faut que je m’enlève de l’appli et revienne pour que sa bug plus

[18:15, 14.03.2022] Sara : Les audio qui se coupent le problème du glissement pour l’audio qui de foi envoi un audio avec rien

[18:15, 14.03.2022] Sara : Sinon j’adore le design de l’interface maison genre avec les stories en haut et en bas le fil d’actualité

[18:15, 14.03.2022] Sara : L’impossibilité de cliquer sur des personnes taguer sans que sa change de story ou quand le tag est sur la barre écrire un message ou maintenant le « j’aime » des stories et du coup c’est impossible de cliquer sut la personne taguée à cet endroit

[18:15, 14.03.2022] Sara : Le son des fois : j’ai pas de son sur les stories encore la je dois sortir

[18:15, 14.03.2022] Sara : La boutique j’utilise jamais…peut-être parce que j’ai pas d’argent hahahaha

[18:15, 14.03.2022] Sara : Je comprends pas comment changer un fond dans ta story je trouve c’est ultra chaud de faire une story stylée sur Instagram faut une formation 🤣

[18:15, 14.03.2022] Sara : Je comprends pas non plus les lives gente les divers live il y a genre live ou question réponse 🤷🏻‍♀️

[18:15, 14.03.2022] Sara : C’est quoi la différence wesh

Conclusion :

Instagram a eu un impact considérable au niveau du marketing ces dernières années : en tant que marque ou célébrité votre identité est étroitement lié à Instagram. Passer par des influenceurs (même de moins de 10’000 abonnés) est devenu monnaie courante. La concurrence est rude : 75 % des entreprises américaines menaient des initiatives marketing sur Instagram en 2020, et 90 % des comptes sont abonnés à au moins une entreprise.

Malgré les très nombreux défauts relevé par mon très petit panel d’interviewé, les personnes continuent d’y aller. Ce qui montre que les méthodes neuropsychologiques utilisées par Instagram marchent donc à merveille ! L’intérêt de cette application ce n’est pas seulement son contenu. Elle permet de renforcer les liens avec les personnes auxquelles vous êtes connecté et aussi avec vos centres d’intérêt. Notamment grâce à l’algorithme : un algorithme qui choisit quelles publications les utilisateurs voient dès qu’ils ouvrent leur fil d’actualité.

Un thème que je n’ai malheureusement pas eu le temps d’aborder, car très vaste. Mais ce que l’on sait, c’est que l’algorithme prend 3 choses en compte : les relations (l’algorithme remonte les publications des comptes avec lesquelles les utilisateurs sont habitués à interagir), l’intérêt (Si, par le passé, un utilisateur a apprécié certains types de publications, l’algorithme a plus de chances de lui montrer à nouveau ce genre de contenus) et enfin la récence (Les publications les plus récentes ont de meilleures chances d’apparaître en haut du fil d’actualité, c’est pourquoi il est « bon » de publier des contenus quand notre audience est en ligne).

L’objectif finale est toujours le même : vous faire rester le plus longtemps sur l’application et vous rendre assez accro pour vous faire revenir.